Comment Dotter a permis la réalisation “éclair” d’une étude multicentrique pendant l’épidémie de Covid-19 ?
Dans des situations d’urgence sanitaire telles que l’épidémie de coronavirus, il est parfois nécessaire d’aller vite pour permettre le lancement de protocoles de recherche clinique au bon moment. Retour sur la mise en place de notre solution Dotter.science en un temps record pour l’AP-HP en avril dernier, afin d’étudier les risques de développer une forme grave de Covid-19.
Quels étaient les objectifs
de l’étude ?
Selon l’INSEE, le taux de
mortalité le plus élevé en France lors de la première vague de coronavirus se
trouvait dans le département de Seine-Saint-Denis, le plus pauvre du Grand
Paris. Le Dr Lucile Sesé, pneumologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny (groupe
AP-HP) a ainsi eu l’idée d’effectuer une étude permettant de déterminer
l’impact du statut socio-économique des patients hospitalisés en raison de la
Covid-19, en comparant différents secteurs géographiques.
L’hypothèse de départ était que
la situation précaire d’un individu pouvait être associée à une gravité initiale de la Covid-19
plus importante, et pourrait contribuer au taux de mortalité plus élevé observé
dans les quartiers les plus précaires du Grand Paris.
Les protocoles et ses
résultats
Pour réaliser cette étude, les
patients hospitalisés pour la Covid-19 ont été sélectionnés à l’hôpital universitaire
Avicenne (Seine-Saint-Denis) et au sein des hôpitaux Beaujon et Ambroise Paré
situés dans les Hauts-de-Seine, zone aisée du Grand Paris. Sur 190 patients
sélectionnés, 112 ont pu être inclus dans l’étude (59%). L'objectif était de comparer les caractéristiques
des patients entre ces deux districts.
L’étude a pu mettre en avant que
les patients venant de Seine-Saint-Denis étaient en moyenne plus jeunes mais
présentaient plus de comorbidités, comme le fait d’être en surpoids ou
diabétique. Le statut socio-économique de ces patients était plus faible, avec
des revenus moindres, une couverture santé moins importante et un niveau
d’éducation moins élevé. La distribution de la gravité initiale était similaire
dans les deux districts, bien que les patients issus de Seine-Saint-Denis aient
en moyenne 10 ans de moins que les patients des Hauts-de-Seine (61,8 ± 14,0
contre 71,0 ± 17,1 ans, p= 0.002).
Parmi les patients de moins de 70
ans (n=62), les facteurs prédictifs de la gravité initiale de la Covid-19 étaient
l’âge, un score EPICES (permettant d’évaluer la précarité d’un individu) élevé,
le fait d’être retraité ainsi que l’absence de couverture santé. En analyse
multivariée, l’âge et le score EPICES étaient
indépendamment associés à un risque de sévérité initiale accru.
Comment
cela s’est-il déroulé en pratique ?
Dans cette situation de crise
sanitaire, l’AP-HP souhaitait organiser cette étude multicentrique prospective
le plus simplement et le plus rapidement possible, et c’est pour cette raison
qu’ils ont décidé de faire confiance à Dotter.science.
Suite à la transmission des éléments de recueil, l’étude est passée en
production le 17 avril 2020, nécessitant moins de 3 jours pour la conception de
l’eCRF avec l’intégration et le calcul automatisé du score EPICES, afin de
permettre aux investigateurs de gagner du temps lors du recueil des données.
La phase de collecte auprès des
patients a ensuite été effectuée en seulement 2 semaines avec 190 patients
screenés sur les différents centres, et la base de données a pu être exportée
le 30 avril 2020 pour analyse. Pour cela, les aspects responsive de Dotter ont été
primordiaux, avec la possibilité pour les investigateurs de saisir les données
depuis leurs smartphones.
L’article scientifique du Dr Sesé a été soumis le 17 juillet 2020, soit 2 mois après la mise en production, et accepté dans une revue renommée dans le milieu, l’ERJ (European Respiratory Journal). Vous pouvez le retrouver ici.
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